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Revelation - article artension 2015

Jacques Bral, un ailleurs édénique.

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Article paru dans Artension (Paris, août 2015) :

Jacques Bral entreprend une avancée à travers le cubisme. Il pratique sa déstructuration, au bénéfice de la couleur fauve et de la narration. Sa peinture semble infiltrée par des fluides Cobra. On pense à des artistes comme André Masson, Jean Hélion et aux dessins d’enfant. Mais une atmosphère unique, énigmatique et surréaliste se dégage comme par enchantement. Un monde à part.
Des paysages désertiques et oniriques, des plages, des astres, des eaux, des flèches, et des ciels bleus définissent ses frontières. L’intérieur s’ouvre vers l’extérieur et l’extérieur pénètre l’intérieur. Les femmes, les hommes, les créatures hybrides, les automates, les poissons et les oiseaux extraordinaires communiquent entre eux d’une manière complexe.
L’espace temps intime s’étend jusqu’à l’espace temps édénique infini et lumineux. Les mythologies personnelles de l’artiste rejoignent l’archétype. On est dans la fable.
Triangles et carrés, flèches et graphies, la propre signature de l’artiste déformée comme une vibration se confondent parfois avec les griffonnages, les traces et les écritures. L’antiquité semble attisée, activée. Le passé, le présent et le futur semblent former un tout indivisible.
L’artiste affirme ses traits. Il les double comme il double aussi le sujet, introduisant par exemple un tableau plus ancien (Aquarium, 1991, acrylique sur toile, 33 × 46 cm) dans un autre plus récent (La femme à la galerie, 2014, acrylique et collage sur toile, 40 × 40 cm).
La mise en abyme du temps, nous ramène à la mise en abyme de ses Vénus opulentes. L’artiste les calfeutre. Le corps dans le corps rappelle la « Joueuse de harpe » représentée sur la mosaïque sassanide de Bishapour.
L’artiste pratique le dessin d’un seul trait tourniquant, aboutissant à une guitare noire qui semble sonner bien fort. Les portraits, il les forme de la même façon, comme Picasso et Cocteau. Certains de ses personnages envisagés ainsi reviennent dans ses grands tableaux.
Mais voici une nouvelle « Olympia » ! Elle est ronde, blonde et sensuelle, vertébrée comme un dinosaure. Peinte sur un fond sombre, dans une grotte dont l’ouverture au dessus d’elle donne sur le ciel bleu. Un bâton de palmier lui sert de vigile, observée par un astre rouge, elle est gardée jalousement par un vieux chat qui louche méchamment vers le spectateur. L’humour est omniprésent dans cette oeuvre occultant par son pouvoir le côté sérieux, ou dramatique des scènes. L’humour renverse toutes les valeurs. Même le crime n’est pas un crime, ici, le mal n’existe pas.
Ileana Cornea, critique d’art au magazine Artension

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